Enseignant tué à Arras: pour François Ruffin, la famille de l'assaillant "ne devait plus être en France"
La famille de l'assaillant d'Arras aurait-elle dû être expulsée de France? Alors que l'annulation de l'expulsion de la famille Mogouchkov en 2014 fait polémique après l'attaque qui a coûté la vie à Dominique Bernard, François Ruffin, député LFI de la Somme et invité dimanche de l'émission BFM Politique, a estimé que "cette famille ne devait plus être en France".
Outre l'expulsion pour radicalisation du père de la fratrie vers la Russie en 2018, le frère aîné, Movsar Mogouchkov, a été condamné il y a quelques mois à cinq ans de prison ferme pour son implication dans un projet d'attentat visant l'Élysée et pour apologie du terrorisme.
Mohammed Mogouchkov, l'auteur de l'attentat d'Arras, avait vu sa demande d'asile refusée en 2021 mais il ne pouvait pas être expulsé du fait de son arrivée sur le territoire français avant ses 13 ans. Il était surveillé activement par la DGSI (Direction générale de la Sécurité intérieure) depuis cet été et fiché S pour radicalisation depuis le début du mois.
"Quand le CV est de cette nature-là, oui, il n'y a pas de doute pour moi que c'est le haut du spectre de la radicalisation", a estimé François Ruffin.
Une famille "sans signalement particulier" en 2014
François Ruffin a cependant ajouté que la famille Mogouchkov, arrivée d'Ingouchie en 2008, ne paraissait pas représenter de risque lorsqu'elle a été déboutée de sa demande d'asile en 2013 puis a vu son expulsion être annulée l'année suivante, soutenue par des associations.
"À l'époque, les enfants avaient 8, 11 et 13 ans il me semble et il n'y avait pas de faits de terrorisme à ce moment-là", a insisté François Ruffin. "Si le préfet avait dit 'on a un problème de radicalisation, de terrorisme', je pense que les associations n'auraient pas bougé."
Une décision également justifiée samedi auprès de BFMTV par celui qui était le ministère de l'Intérieur en 2014, Manuel Valls. "À l'époque, la famille est sans signalement particulier et ne représente aucun danger de trouble à l'ordre public", a assuré l'ancien locataire de Beauvau.